Samedi 27 juillet
Ce matin, nous reprenons nos habitudes matinales et quittons notre cabane un peu après 7 heures. Le début de la randonnée est assez peu intéressant, nous longeons une piste avec une belle vue sur les infrastructures d’une station de ski. Le chemin s’élève rapidement et au bout de 200 mètres de dénivelé débouche … sur un barrage, suivi d’un plateau avec des remontées mécaniques
Encore un petit raidillon et nous quittons heureusement définitivement la station, pour arriver aux étangs de Tristagne.
Nous longeons l’Estany primer pour commencer,
puis l’Estany del mig et enfin l’Estany de Mes Amunt.
Au-dessous du dernier étang un replat nous donne une vue sur le port de l’Albeille par lequel passe notre itinéraire, ainsi que le pic de Tristagne à sa gauche. En suivant le chemin nous réalisons que nous nous sommes trompés et avons pris la direction du Pic et pas du col. Qu’à cela ne tienne, ce détour n’est pas pour nous déplaire, et vue la durée de la journée nous avons largement le temps ! Sur les deux itinéraires possibles, nous choisissons le plus direct (et donc le plus rapide). L’ascension est raide, mais sur un terrain beaucoup plus agréable que l’ascension du Pic de Serrère la veille, et surtout avec un balisage en point jaune ultra rassurant : un point tous les quelques mètres dans les parties les plus potentiellement « paumatoires », aucune chance de se perdre ! Nous faisons quelques arrêts pour boire et manger, mais aussi pour admirer les vautours qui volent quasiment à notre niveau, nous les regardons planer un long moment.
À l’approche du sommet le sentier de raidit encore un peu plus, nous rangeons les bâtons pour pouvoir mettre les mains et atteignons le sommet.
La vue sur les étangs de Tristagne d’un côté, mais surtout sur l’Etang Fourcat de l’autre, est à couper le souffle. L’étang Fourcat, de par sa taille (1 kilomètre de long), sa forme de cœur, le bleu profond de ses eaux et le refuge perché sur un rocher à son extrémité est très esthétique et accroche le regard.
Après un long moment passer à profiter de la vue, il nous faut maintenant redescendre. Initialement nous avions prévu de rallier le port de l’Albeille pour rejoindre notre itinéraire (un chemin est mentionné sur notre carte) mais un trailer Andorran qui est monté par là nous le déconseille : l’itinéraire n’est pas balisé et un peu risqué en descente selon lui. Nous décidons donc de descendre par l’arête sud-ouest, et de replonger ensuite vers l’Etang Fourcat au col en contrebas. Cette arête aussi le second chemin d’accès au sommet, et il est tout aussi bien balisé que le premier. Nous ne regrettons pas ce choix, ce parcours est superbe, et nous permet d’admirer simultanément les deux côtés versants, étangs de Tristagne au sud et Etang Fourcat au nord.
Une fois arrivés au col (col sans nom, 2650m), nous plongeons Nord / Nord Ouest en direction de l’Etang Fourcat. Le début de la descente n’est pas très agréable (caillasse bien raide),
mais la pente s’adoucit vite, et nous atteignons rapidement la berge ouest du lac.
Il ne nous reste plus qu’à longer le lac par la gauche jusqu’au refuge.
Nous y arrivons juste avant midi, avec un sens du timing parfait, qui nous permet de profiter d’un bon repas pour deux (une omelette et d’un plat de rougaille saucisse) ainsi que de de deux bières réconfortantes. Ayant réservé pour la nuit (notre première nuit en refuge de montagne depuis le départ), il ne nous reste plus qu’à profiter d’une après-midi de glande intégrale !
Nous commençons par une petite séance lessive / baignade dans le lac, où un rocher bien placé nous prodigue une ombre miraculeuse en cet après-midi de plein soleil.
Le reste de l’après-midi se passera principalement à lire sur la terrasse du refuge, confortablement installé sur un transat. Le refuge possède toute une bibliothèque de livre des éditions Guérin (les fameux livres rouges), on n’a que l’embarras du choix. Le mien se portera sur « A la verticale de soi » de Stéphanie Bodet, que je dévorerai quasiment intégralement (il m’a manqué du temps pour la fin). Je le recommande chaudement : en plus d’être passionnant est remarquablement bien écrit, ce qui est assez rare pour être mentionné, s’agissant de récits écrits par des sportifs.
Nous interromprons notre lecture pour un bon goûter (notre première tarte aux myrtilles du séjour !), une petite séance de slack line pour Samuel, et pour moi un tour par l’arrière du refuge pour photographier le petit Etang Fourcat.
Vers 17 heures, c’est la fin de notre après-midi de solitude relative, avec l’arrivée de la foule des randonneurs. Nous ne retirons dans le dortoir pour retrouver un peu de calme en attendant le diner. Pour le repas, la salle à manger est bondée, le gardien installe même du monde sur la terrasse : entre les 37 lits du refuge qui est complet et les personnes qui bivouaquent autour, nous serons 62 à table. Note pour une prochaine visite, ou pour les lecteurs de ce compte rendu : si vous avez le choix, évitez le samedi soir !