Lundi 29 juillet
Nous nous levons aux aurores (5h15, ça pique !) afin de pouvoir faire un maximum des 1500 mètres de dénivelé jusqu’au port de l’Artigue à la fraîche. Nous quittons Mounicou peu après 6h, le jour est à peine levé. Les 4 premiers kilomètres se font sur la route jusqu’au parking de l’Artigue : une bonne mise en jambe, il fait frais, la route monte tranquillement et le corps se met en route tout doucement.
Compte tenu du poids important de nos sacs suite au ravitaillement de la veille, et des nombreux torrents que nous allons croiser, nous nous limitons à un litre d’eau pour deux. Cela sera suffisant pendant presque toute la montée.
En quittant le parking, le sentier commence par suivre tranquillement le torrent de l’Artigue et passe devant une installation EDF. Puis nous bifurquons en direction du port de l’Artigue, qui sera notre point culminant de la journée à 2481m. Le chemin attaque alors une montée assez raide en sous-bois, avant de sortir de la forêt et de nous gratifier d’une vue splendide sur les torrents des Taps qui dévalent le versant qui nous fait face.
Nous continuons à suivre le torrent de l’Artigue, qui nous accompagnera jusqu’au pied du col, en alternant les montées un peu plus raides, les parties en balcon et les replats.
Nous atteignons assez facilement un replat herbeux vers 2090m (déjà plus de 1000m de dénivelé depuis Mounicou !), avec presque 45 minutes d’avance sur l’horaire du topo. Il ne nous reste que 400 mètres d’ascension pour atteindre le port de l’Artigue, mais plus de la moitié est constitué d’un chaos de blocs.
Impossible de prendre un rythme régulier, il faut sans cesse enchaîner petits pas et grands pas, la montée est éprouvante ! Alors que les 1000 premiers mètres étaient passés sans soucis, ces 400 derniers nous épuisent littéralement.
Après un moment de repos au col, nous décidons de poursuivre pour trouver de l’eau et idéalement un endroit ombragé pour déjeuner (il est 11h, le soleil commence à cogner fort…)
Le chemin de redescente du col est assez raide mais sans difficulté, cela dit la fatigue de l’ascension est toujours là et la descente n’est pas très agréable.
Il nous faudra finalement attendre d’être au fond du vallon, 450 mètres sous le col, pour trouver de l’ombre et de l’eau et nous offrir une pause déjeuner bien méritée. Il est midi, nous marchons depuis 6 heures et décidons de faire une longue pause, sachant que nous évaluons à environ 2h30 le temps qu’il nous reste avant l’arrivée.
Nous repartirons une heure après, et passons près de l’Estany de Romedo de Baix, joli lac entouré de parois, mais un peu défiguré par le barrage situé à l’une de ses extrémités (barrage que nous traversons pour accéder à la suite du parcours).
Il nous faut maintenant remonter environ 200 mètres de dénivelé pour atteindre le prochain col. La fatigue et la chaleur rendent l’exercice difficile, mais heureusement à mi-chemin l’Estany de Romedo de Dalt nous offre une vraie claque visuelle : pas de barrage contrairement à son prédécesseur, et le lac est entouré de montagnes de toutes les couleurs (rouge, verts, blanc) offrant un tableau magnifique. Nous faisons une longue pause pour admirer la vue et rafraîchir nos pieds dans l’eau.
Encore une centaine de mètre de dénivelé pour atteindre le dernier col, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines : notre but du jour, le refuge de Certascan, se trouve à la même altitude mais une vallée nous en sépare encore. Il va falloir encore redescendre 150 mètres et les remonter. Nous perdons un peu de temps à essayer de trouver un chemin qui nous éviterait un peu de dénivelé, chemin qui est mentionné sur notre carte mais que nous ne trouverons finalement pas. Nous nous résignons donc à avaler ces derniers 150 mètres de descente et de montée, et arrivons vers 16h au refuge de Certascan.
Bilan des courses : après 5 jours de petites étapes, cette grosse étape a été éprouvante, mais le physique a suivi, pas de douleurs à signaler.
Après avoir dégusté de délicieux gâteaux au refuge, nous nous offrons une baignade rafraîchissante dans le lac de Certascan tout proche, et suivons les indications du personnel du refuge pour nous dégoter un emplacement de bivouac un peu plus haut. Après deux nuits en collectivité, nous aspirons à un peu de solitude…