Jour 2 – Refuge Tomy -> Le Perthus

Lundi 15 juillet

Au matin de ce deuxième jour, nous sommes levés vers 6h du matin, un peu avant que le soleil ne fasse de même. Nous constatons que la mer de nuages est toujours présente, pour notre plus grand plaisir.

Mer de nuages à l’aube

Une demi-heure plus tard, le soleil se lève, mais les nuages commencent à se rapprocher dangereusement, menaçant de nous engloutir.

Le soleil remonte, les nuages aussi !

Le temps de prendre le petit déjeuner et de ranger nos affaires, nous sommes prêts à partir vers 7h30 (une heure et demie après le réveil, clairement nous manquons d’efficacité, ce délai s’améliora au fil des jours jusqu’à tomber à environ 45 minutes). Les nuages restent pour l’instant un peu en dessous, nous permettant d’admirer une dernière fois les collines, la tour de guet et la mer de nuages.

Dernière vue sur la tour de guet

Malheureusement, notre répit n’est que de courte durée, et quelques minutes après avoir commencé à marcher, nous serons engloutis par les nuages. Nous resterons pendant plus de trois heures dans une ambiance ouatée avec une visibilité limitée, devant nous en remettre à plusieurs reprises au GPS pour retrouver le chemin perdu … pour constater après coup qu’il se trouvait à moins de 20 mètres de nous.

Au milieu de cette brume, nous croisons quelques vaches, mais aussi plusieurs randonneurs, que nous entendons bien avant de les voir, et bien après qu’ils disparaissent dans les nuages.

Le chemin alterne en des crêtes et quelques sommets, dont nous ne verrons rien, et de magnifiques forêts de hêtres.

Les fayards dans la forêt

Quand la brume s’en mêle, nous nous sentons un peu comme des hobbits dans la forêt de Mirkwood, nous attendant presque à voir surgir des araignées, des trolls ou des Ents.

Mirkwood … ou peut être Fangorn ?

Un peu après 11h, les nuages se dissipent enfin et un soleil de plomb nous accompagnera pendant le dernier tiers de la randonnée, jusqu’à l’arrivée au Perthus, qui me rappelle l’arrivée à Morgex pendant ma Transalpes l’an dernier. En arrivant de la montagne, le retour à la civilisation, même temporaire, n’est jamais facile, surtout quand la civilisation ressemble à ça :

Bienvenue au Perthus (1/3)

Et malheureusement, la suite ne fait que confirmer la première impression : le Perthus se limite quasiment à une seule rue, avec des voitures à touche touche et des trottoirs bondés.

Bienvenue au Perthus (2/3)

Bienvenue au Perthus (3/3)

Notre plan initial était de se mettre au frais quelques instants, faire quelques courses et s’échapper au plus vite, malheureusement tout ne va pas se passer comme prévu.

Nous arrivons tant bien que mal à trouver un bar, où nous prenons un rafraîchissement bienvenu compte tenu du soleil de plomb que nous avons dû endurer pendant les dernières heures, en essayant d’ignorer l’accueil assez désagréable du tenancier.

Le ravitaillement ne sera pas un succès : Sam, qui m’a laissé au bar avec les sacs pour partir faire des emplettes, a le plaisir de constater que les rayons des magasins sont composés à 90% d’alcool et de cigarettes (nous trouverons l’explication plus tard : le Perthus a la particularité d’être une ville à cheval sur la frontière franco espagnole, le bar où nous étions est en France, mais les supermarchés, de l’autre côté de la rue, sont en Espagne). Au final, il ne trouvera aucun fruit et légumes mais arrivera tout de même tant bien que mal à acheter quelques tranches de jambon, qui s’avéreront au final la pire nourriture que nous aurons à consommer pendant le trajet (nous jetterons même le reste du fromage, limite immangeable, à notre arrivée à Amélie les Bains le lendemain).

Nous prévoyons de repartir vers 14h30, avec dans l’idée de pouvoir dormir à Las Illas. Mais lors d’un ravitaillement en eau dans les toilettes publiques de la ville, c’est le drame : je fais tomber le capuchon de ma gourde dans le lavabo et il reste coincé, impossible de le récupérer malgré nos efforts. Après avoir croisé la personne en charge de l’entretien des toilettes, qui nous laisse miroiter un faible espoir (qui sera finalement déçu) qu’un employé municipal vienne démonter le syphon dans l’après-midi, et compte tenu de la chaleur et des nuages vaguement menaçants qui s’accumulent dans le ciel, nous décidons d’écourter la journée et nous installons au gîte « chez Paco », prévoyant de rattraper notre retard avec une grosse étape le Perthus -> Amélie Les Bains le lendemain.

Le gîte est une excellente surprise, qui contraste totalement avec l’impression affreuse de la rue principale du Perthus : dans un coin tranquille à l’écart du tumulte, une charmante maison (avec des emplacements disponibles à l’extérieur pour planter la tente)

Chez Paco (1/3)

avec une cuisine tout équipée

Chez Paco (2/3)

et même des provisions dans le placard et le frigo à disposition des randonneurs moyennant « participation aux frais ». Le propriétaire est adorable, au petit soin pour nous, et cerise sur le gâteau nous aurons ce soir le gîte pour nous tous seuls … royal !

Chez Paco (3/3)

Comme il est un peu tard et que nous avons la flemme de retourner dans le tumulte du Perthus pour trouver un restaurant ou acheter de quoi manger, nous dinons d’un plat de spaghettis en sauce et d’une bière, pour lesquels nous laissons dans la boite à cet effet notre « participation aux frais ».

Bon appétit !

Compte tenu de l’étape qui nous attend le lendemain pour rallier Amélie les Bains, nous nous couchons tôt et mettons le réveil à 5h, prévoyant de partir juste avant le lever du soleil.