Jeudi 18 juillet
Ce matin nous nous réveillons tôt, probablement l’excitation, aujourd’hui nous allons gravir notre premier « vrai » sommet, et pas des moindres, le Pic du Canigou !
Nous quittons notre lieu de bivouac vers 6h45. Lorsque nous passons devant la maison forestière de l’Estanyol, nous réalisons que deux des randonneurs qui nous avaient rejoints hier soir ont fait le choix de dormir devant la cabane, sur les tables de pique-nique. Ils sont encore au fond de leur duvet, et nous passons discrètement pour ne pas les réveiller.
Le chemin serpente en forêt, il fait encore frais, nous profitons de cet agréable moment.
En un peu moins d’une heure nous atteignons la cabane de Pinatell où nous refaisons le plein d’eau. Là encore, nous nous faisons discrets, des bâtons posés à l’extérieur de la cabane attestent de la présence de randonneurs, mais rien ne bouge, visiblement le réveil n’a pas encore sonné 😊.
Le sentier reste pendant très longtemps à flancs de montagne, nous suivons une vallée, traversons le torrent, puis suivons l’autre flanc de la vallée, c’est un peu long ….
La monotonie n’est rompue que par un troupeau de vaches en plein milieu du sentier. Le sentier est étroit, les vaches nombreuses, et la présence de veaux nous incite à la prudence. Impossible de passer, nous devrons donc nous résigner à contourner le troupeau par le haut, en coupant au travers de la végétation en mode sanglier. Heureusement quelques sentes (probablement tracées par des vaches, l’ironie de la vie est décidément bien ironique 😊) nous aident un peu dans notre progression.
Une fois atteinte la fin de la forêt, la monotonie et le sentier à flanc ne sont plus qu’un vague souvenir, nous entamons une montée bien raide, 300 m de dénivelé en à peine plus d’un kilomètre ! Heureusement la pente s’adoucit ensuite un peu avant le refuge des Cortalets, mais c’est physiquement bien entamés que nous y arrivons.
Les alentours du refuge sont charmants, et nous nous installons a l’ombre des pins pour notre pique nique de midi (oui il est 10h30, et alors ?), pique nique que nous complétons par une part de tarte achetée au refuge histoire d’emmagasiner des calories.
Un peu avant midi nous reprenons le chemin vers le sommet du Canigou. Les 600 mètres de dénivelé s’avèrent relativement facile à gravir malgré le soleil : une petite brise nous aide et la montée est bien progressive.
Arrivés au sommet c’est l’affluence : il y a peu de place et pas mal de monde, et il faut presque faire la queue pour avoir droit à sa photo devant la croix ☹. Nous ne nous attardons pas, peu adeptes de ce genre d’ambiance….
Reste maintenant à entamer la descente par la fameuse cheminée, bien raide ! À choisir il vaut mieux avoir à la gravir qu’à la descendre. Mais en y allant doucement et en mettant les mains ça passe sans trop de soucis, même si la prudence s’impose particulièrement dans les dix premiers mètres de descente, assez verticaux.
Une fois les 70 mètres de cheminée descendus, il en reste 600 de plus à pour atteindre le refuge Arago où nous avions prévu de passer la nuit. La descente est longue et les articulations, les cuisses et surtout les pieds sont mis à rude épreuve (vivent les ampoules !).
Arrivés au Refuge Arago nous changeons d’avis : il est exigu, quelqu’un s’y est déjà installé et les alentours sont sales … nous décidons malgré la fatigue de repartir pour un peu plus d’une heure de marche à destination du refuge de Mariailles aux alentours duquel nous prévoyons de planter la tente.
Mais comme l’immense maison forestière attenante (au moins 10 couchages) est vide, nous choisissons l’option nuit 3 étoiles dans une chambre avec vue (sur de magnifiques falaises avec de belles voies d’escalades) et même avec salle de bain (une source à proximité, au débit abondant, nous permettra de faire toilette, lessive et vaisselle dans des conditions royales !).
Notre soirée sera égayée par la présence d’un cheval un peu trop familier, que nous devons chasser plusieurs fois du seuil de la cabane
Pour le lendemain demain la météo prévoit des orages à partir de 15h, nous décidons donc de partir tôt le matin suivant pour rallier le refuge Ull de Ter pour le début d’après midi.