Jeudi 1er août
L’étape d’aujourd’hui sera courte. En effet, nous devrons nous arrêter quoi qu’il arrive au port de la Bonaigua, afin de ne pas pénétrer dans le parc national d’Aigues Tortes où le bivouac est totalement interdit. Pour gérer cette contrainte et éviter d’avoir à traverser le parc en une exténuante journée de 12 heures de marche, nous avons réservé le refuge de la Restanca pour le lendemain soir. Qui dit journée courte dit pas de pression sur le timing, nous commençons donc par une « grasse matinée » jusqu’à plus de 7h, et partons bons derniers (trois autres randonneurs campaient aux alentours du lac) vers 8h30.
Nous commençons par rejoindre le refuge Gracia Airoto en un peu plus d’une heure en passant par le Collada del Clot de Moredo, soit 200 mètres de montée raide suivi de 200 mètres de descente cool sur un sentier tranquille.
Nous faisons une pause rapide à cette charmante cabane en forme de tipi, et discutons avec un randonneur parti de Vielha pour rejoindre l’Hospitalet.
Après le refuge commence une partie un peu moins balisée, agrémentée de quelques partie hors sentier. Mais entre la trace GPS, les cairns et les balisages en peinture jaune, nous réussissons à ne « pas trop » nous perdre . Le chemin reprend un peu de hauteur et nous offre un nouveau raidillon jusqu’à un col sans nom qui surplombe l’Estany Superior del Rosari.
Le vallon qui se dévoile sous le col est très aride et rocailleux, mais le chemin est tracé intelligemment : nous descendrons le vallon, le traverserons et remonterons de l’autre côté jusqu’à un nouveau col en ne marchant quasiment que sur des pentes herbeuses (et quand même quelques blocs et parterres de rhododendrons).
En deçà de ce nouveau col nous trouvons le magnifique Estany de Garrabea, où nous faisons une pause déjeuner et baignade. Après avoir refait le plein d’eau (c’est la dernière opportunité jusqu’à notre jusqu’à notre arrivée), nous contournons le lac en progressant dans le chaos de blocs qui le borde. Une dernière grimpette nous mène à un dernier col. À partir de là cela sera uniquement de la descente.
Cette dernière partie est très agréable, sur un joli sentier en balcon qui surplombe l’Estany Pudo (qui comme son nom ne l’indique pas n’est pas à sec ), puis sur un chemin en légère descente jusqu’à la route qui mène au port de la Bonaigua. Après plusieurs jours d’environnement très minéral, ça fait plaisir de se retrouver dans la « montagne à vache » (enfin plutôt à chevaux, vu que nous rencontrons plusieurs troupeaux ), c’est reposant pour les jambes et agréable pour les yeux également.
Arrivés à la route, il reste environ 500 mètres à marcher pour atteindre le parking du port de la Bonaigua.
Heureusement il est possible d’éviter le bitume en marchant en contrebas. Arrivés au parking, nous faisons une pause au bar restaurant « Cap del Port » où nous prenons une boisson fraîche et deux parts de gâteau (industriels, rien à voir avec les pâtisseries maisons des refuges )
Nous discutons quelques instants avec Vincent qui est parti de L’hospitalet et fait comme nous la traversée d’est en ouest.
Reste à régler la problématique du couchage. Impossible de s’avancer sur l’étape suivante car nous sommes aux portes du parc d’Aigues Tortes où le bivouac est interdit. L’idée de planter la tente autour du port de la Bonaigua n’est pas folichonne, que ce soit à cause de l’environnement (route, télésiège, ligne à haute tension) ou de la présence de nombreuses vaches un peu partout. Heureusement, le Transpyr mentionne la cabane de la Pleta del Duc, et nous avons la chance de trouver ouverte et inoccupée. Cela sera donc notre abri pour la nuit. Par contre contrairement à ce qui est indiqué sur le topo, il n’y pas d’eau à proximité.
A notre arrivée nous faisons sécher les tentes qui étaient restées humides suite à la nuit au bord du lac, et nous préparons à nous coucher tôt. Demain des risques d’orages sont annoncés à partir de midi, nous décidons de nous lever à 5h15 pour être sur le chemin dès 6h et avoir une chance d’arriver à la Restanca avant la pluie. En début de soirée, les nuages sont montés et nous nous retrouvons dans une ambiance cotonneuse avec une vingtaine de mètres de visibilité seulement … notre cabane est comme coupée du monde.