Jour 1 – Sous le col de Fresse -> Refuge de la Femma

Dimanche 6 juillet 2025

La nuit n’a pas été réparatrice, comme à chaque randonnée je ne dors quasiment pas la première nuit en bivouac. A 6h, déjà bien réveillé depuis un moment, je décide de sortir de la tente. Les lumières du matin sont magnifiques, et la journée s’annonce belle.

Lueurs du levant (1/2)

Lueurs du levant (2/2)

Le temps de retrouver les automatismes, il me faut quand plus d’une heure pour prendre le petit déjeuner et ranger mes affaires, je me mets donc en route vers 7h15. Aujourd’hui l’étape est courte, seulement 6h30 de marche et 1000m de D+, c’est parfait pour se remettre en jambe, d’autant qu’en terme de condition physique je suis au plus bas.

Le chemin démarre tranquillement, pénètre dans le parc national de la Vanoise, et me mène au col de la Leisse à 2758m.

Vers le Col de la Leisse

Premiers névés

A partir de là, on rentre tout de suite dans le dur : l’ascension de la pointe du grand Pre (3059m).

La Pointe du Grand Pré se dévoile (c’est le sommet en forme de M au milieu de la photo)

Après avoir passé les lacs de la Leisse ….

Un des trois lacs de la Leisse

… c’est parti pour 300 mètres droit dans la pente dans un pierrier croulant, on a fait plus progressif comme échauffement ! Je suis d’une lenteur désespérante, mon cardio est au taquet, mais je finis par atteindre le sommet, non sans avoir dû traverser un névé bien gelé, heureusement très peu pentu.

La vue du sommet est splendide, en particulier vers l’Ouest : l’imposant glacier de la grande motte en face et les trois lacs de la Leisse en contrebas offrent un camaïeu blanc et bleu du meilleur effet.

Sommet de la pointe du Grand Pré, vue sur l’Ouest

Sommet de la pointe du Grand Pré, vue sur l’Est

Après avoir pris un peu de temps pour admirer le paysage (et faire redescendre mon cardio ;)), je me dirige vers la « crête facile » (dixit le topo). Alors certes la crête est facile, mais uniquement après avoir descendu les 2 ou 3 premiers mètres, qui eux sont loin d’être rassurants (chute interdite). Au niveau d’un collet, c’est parti pour la descente, toujours hors sentier, dans un vallon pierreux « sans difficulté particulière » (mouais…. c’est quand même raide et bien casse pattes).

Le vallon pierreux laisse ensuite place à un vallon herbeux, mais la progression a flanc et / ou dans des pentes herbeuses raides n’est toujours pas de tout repos, même si elle réserve quelques jolies surprises comme ce charmant lac.

Lac sans nom

Heureusement, toutes les difficultés ont une fin, et je retrouve un sentier après avoir traversé un torrent bouillonnant. Au vu de sa couleur laiteuse, je reporte à plus tard la remise à niveau de ma gourde.

Ruisseau du Charvet, fin du hors sentier !

La suite est plus reposante, le chemin serpente dans des pâturages, il y a des ruisseaux et des torrents partout, c’est magnifique.

Lac sans nom 2

Traversée du ruisseau du Pisset

Peu avant « Les Pissets »

Arrivé au panneau « Les Pissets » (un carrefour de deux sentiers au milieu de nulle part), j’attaque la dernière montée de la journée en direction du col de la Rocheure. Le temps s’est couvert, je suis pressé d’arriver, mais il est plus de midi, et une pause s’impose pour éviter le coup de fatigue. Pendant ma pause pique-nique, je rencontre le seul randonneur que j’aurai croisé de toute la journée. Comme cette solitude est agréable après la foule des Pyrénées l’été dernier ! Nous discutons un moment, il est parti pour une rando à la journée avec un itinéraire « pêchu », et au détour de la conversation j’apprends qu’il a 73 ans ! Je suis soufflé…

Une fois mon pique-nique avalé, il est temps de repartir vers le fameux col, qui culmine à 2911 m. La majeure partie de l’ascension est dans une configuration idéale : montée progressive, larges lacets, et paysages herbeux. Ce n’est qu’arrivé à 100m du col que le paysage se fait soudainement plus minéral, et que le sentier devient vraiment raide. Mais la présence de lacets et le fait que le sol n’est pas glissant font que ces 100m sont finalement vite avalés. La vue du col est très sympa, le temps couvert et la neige sur les montagnes donnent une petite ambiance islandaise au paysage.

Col de la Rocheure et lac du même nom

Un air d’Islande

Il me reste maintenant une petite heure pour redescendre jusqu’au refuge de la Femma. Le chemin est facile, la descente progressive, mais la fatigue commence vraiment à se faire sentir, j’ai mal aux pieds.

Vallon de la Rocheure et refuge de la Femma

Refuge de la Femma

A l’arrivée, je suis rincé, cette « courte » étape était finalement plus que suffisante pour ce premier jour. J’avais initialement prévu bivouac et pique-nique au refuge, mais compte tenu de ma fatigue et du temps menaçant, je me paye le luxe de transformer ma réservation en demi-pension. En plus, je me retrouve dans une chambre de 4, et nous ne serons que 2 dans la chambre … le top !

Je ne regrette pas ma décision : à peine le temps de m’installer et de faire sécher ma tente que j’avais repliée humide ce matin, il se met à pleuvoir ! Je passe donc l’après-midi bien au chaud à l’intérieur, et me consacre aux activités habituelles du randonneur : douche, repos, et étude de l’itinéraire du lendemain. Je profiterai d’une brève éclaircie pour faire un tour autour du refuge, qui me permettra de constater que les marmottes locales ne sont vraiment pas farouches (certainement une marmotte habituée à être nourrie par les randonneurs, d’habitude j’aime bien pouvoir observer ces animaux avec une certaine proximité, mais à ce point ça me rend triste ….).

La marmotte de la Femma