Mardi 8 juillet 2025
Effectivement, la pluie ne s’est pas arrêtée, et il a fallu donc faire chauffer l’eau et manger mon lyophilisé dans l’auvent de la tente. La pluie a continué une bonne partie de la nuit, et je me lève dans une ambiance détrempée. Je prends mon petit déjeuner dans la tente, et remballe tant bien que mal mes affaires. Il ne pleut presque plus, mais il fait froid et il y a du vent. Qu’à cela ne tienne, rien de tel qu’un peu d’activité physique pour se réchauffer.
La matinée commence par 600 mètres d’ascension en direction du pas de la Beccia (2713m). Le chemin débute par la remontée de la combe de Clery.
Pas désagréable en temps normal, mais le vent froid et le crachin rendent l’exercice pénible. Et au fur et à mesure que l’ambiance devient plus minérale a l’approche du col (les alpages laissent place à des pierriers), le vent redouble, la température baisse et le crachin se transforme en grésil. J’arrive en haut épuisé et frigorifié, sans avoir pris de photos, comme souvent dans les conditions difficiles.
La vue sur le lac du Mont Cenis est magnifique, mais je ne m’attarde pas, je me dépêche de redescendre, ce qui a l’avantage de me couper du vent et de faire remonter la température de quelques degrés.
Prochaine étape : le refuge du petit mont Cenis 600m plus bas. Je passe en mode pilote automatique, le chemin serpente dans les herbes trempées, le crachin est toujours là …. Arrivé au refuge, il est 10h30. Je me mets au sec et décide de faire une grande pause, en espérant que la pluie finisse par s’arrêter. Vers midi, après avoir pris un pique-nique roboratif, je me remets en route.
Je rejoins le col du petit Montcenis, puis prends la direction du plan de la vie. Peu après je croise une cabine téléphonique (si si ) qui me permet d’envoyer quelques messages à ma famille.
C’est maintenant le moment de plonger vers le Plan de la Vie, via le « sentier des chèvres » , qui permet de descendre 300m de dénivelé le long d’une falaise abrupte, sans difficulté particulière… chapeau aux personnes qui ont aménagé ce sentier !
Le plan de la vie se situe au bord du ruisseau d’Ambin, qui dévale le vallon du même nom. Je vais suivre ce vallon jusqu’au refuge d’Ambin aujourd’hui, puis jusqu’au col du même nom demain afin de passer en Italie. Je commence par suivre une large piste en légère montée, pas très passionnant mais la vue sur les montagnes qui ferment le vallon est très agréable. Le temps est toujours instable, le vent très présent, mais au moins pour l’instant le soleil est là. Arrivé au bout de la piste, il reste une heure de marche pour atteindre le refuge d’Ambin.
Plus je m’approche du refuge, plus le temps se dégrade, et un peu de grésil s’invite de nouveau.
Pas déçu d’arriver, je décide de m’arrêter là pour la nuit. Je n’ai marché que six heures, mais le vent continuel et le froid m’ont lessivé. Le refuge est tout petit, l’ambiance est rustique (pas de douche, WC à l’extérieur) mais chaleureuse, et le refuge est loin d’être complet, nous ne nous marcherons donc pas sur les pieds. Comme le vent continue à souffler fort, j’en profite pour ressortir ma tente que j’avais plié trempée ce matin : en 10 minutes elle est sèche. Pendant que mes camarades de refuge entament une partie de Monopoly, je fais un peu de lessive et je me mets à la rédaction de ce compte rendu, tandis que le poêle réchauffe doucement l’atmosphère.