Jour 4 – Refuge d’Ambin -> Refuge Arlaud

Mercredi 9 juillet 2025

Cette nuit a été la meilleure depuis le début de la randonnée, je me réveille bien reposé. Dehors, le temps a changé du tout au tout. Au lieu du vent et de la pluie, un grand ciel bleu, et pas un brin d’air. Mon moral, qui était au plus bas hier soir, remonte en flèche. Il me reste une très légère inquiétude au sujet du passage du névé sous le col d’Ambin, mais la gardienne du refuge a été catégorique : ça passe sans problème.

À l’heure du départ, l’air est très frais, les herbes et les tables extérieures du refuge sont couvertes de givre.

Refuge d’Ambin au petit matin

Je me couvre donc un peu plus que d’habitude et entame la remontée du vallon d’Ambin. Le chemin s’élève tranquillement en suivant le torrent, et je peux observer deux chamois dévalant la pente à toute vitesse sur la rive opposée. Au fur et à mesure de l’ascension, le décor se fait plus minéral, et le chemin traverse a plusieurs reprises le torrent … attention aux pierres glissantes !

Vers le lac d’Ambin

Après avoir quitté l’ombre pour le soleil, et enlevé par la même occasion quelques couches, j’atteins le lac d’Ambin au bout d’un peu moins de 2 heures de marche. Il est d’un bleu magnifique et encore partiellement en neige et glace, que c’est beau…

Lac d’Ambin

Jusqu’ici la montée était progressive, mais à présent les choses sérieuses commencent : il s’agit de remonter un couloir de blocs.

Couloir au-dessus du lac d’Ambin

Ce couloir s’avère finalement moins pénible que prévu : le chemin est parfaitement balisé et permet d’éviter la recherche d’itinéraire fatigante associée généralement à ce type de terrain.

Vue plongeante sur le lac d’Ambin

Arrivé au sommet du couloir, le chemin repart à l’horizontale pour atteindre le pied du névé qui mène au col et au bivouac Walter Blais, dont la couleur rouge se détache sur le ciel bleu.

Vue arrière depuis le sommet du couloir

Vers le col d’Ambin et le bivouac Walter Blais

La gardienne n’avait pas menti, même si le névé est un peu raide, il n’est pas du tout gelé et la montée se fait sans aucun souci.

Vers le col d’Ambin

Arrivé au col, je passe un peu de temps avec un groupe de bouquetins qui squattent les lieux : plusieurs femelles et un jeune, pas farouches pour un sou. Je n’ai pas vraiment compris ce qui les retient ici (de nombreux récits de rando font état de leur présence systématique), mais c’est un bonheur de les observer.

Les bouquetins du col d’Ambin (1/3)

Les bouquetins du col d’Ambin (2/3)

Bivouac Walter Blais

Les bouquetins du col d’Ambin (3/3)

Vue arrière depuis le col d’Ambin

Le col d’Ambin marquant la frontière franco-italienne, j’entame maintenant la descente vers le refuge Levi Molinari 1000 mètres plus bas.

Vue sur le Sud et l’Italie depuis le col d’Ambin

Une descente assez fatigante et casse patte, dans un beau décor tout d’abord rocheux, puis parsemé de genévriers et de rhododendrons. Pas fâché d’arriver au refuge, j’y retrouve un randonneur que j’avais croisé la veille au soir au refuge d’Ambin, et qui était parti un peu plus tôt.

Refuge Levi Molinari

Pour lui c’est la fin de la journée, mais pour moi ce n’est que la moitié, puisque j’ai décidé de rejoindre le refuge Arlaud, ce qui ajoute quatre heures supplémentaires aux quatre qu’il m’a fallu pour arriver ici.

Je ne m’étendrai pas sur ces quatre heures peu intéressantes (c’est un euphémisme ….), qui ont consisté en :

  • deux heures de descente vers Salbertand, dont la moitié sur route goudronnée pour arriver à cette ville affreuse qui compte une autoroute, une gare internationale, mais aucun ravitaillement

Vers Salbertrand (1/3)

Vers Salbertrand (2/3)

Vers Salbertrand (3/3)

  • Deux heures de montée en forêt vers le refuge Arlaud

Par contre le refuge Arlaud mérite qu’on s’y attarde : situé dans un petit hameau de maisons en pierre, et tenu par la même personne depuis 23 ans, c’est un petit coin de paradis. La gérante est adorable, le village charmant et  les chambres très confortables, on est plus proche de la chambre d’hôte que du refuge de montagne (enfin une chambre d’hôte où on serait 6 par chambre quand même ). Bref, un gros coup de cœur pour ce refuge !

Refuge Arlaud