Jour 6 – Sous le Col Clapis -> Chapelle de la Montette

Vendredi 11 juillet 2025

Après une bonne nuit malgré la légère pente (j’ai dû remonter une fois ou deux le matelas qui avait glissé au fond de la tente), je me réveille aux aurores et après avoir avalé le petit déjeuner, je replie ma tente trempée… Le soleil sera bientôt là, mais je n’ai pas envie d’attendre, je préfère partir tôt. Premier objectif du matin, franchir le col Clapis un peu plus de 400m au-dessus de mon lieu de bivouac. La montée se fait quasi exclusivement sur dessus chemins herbeux, l’itinéraire évite très intelligemment la caillasse, et exploite chaque faiblesse du terrain pour que l’effort du randonneur soit minimal (bon, on ne va pas se mentir, ça grimpe un peu quand même ;)).

Montée vers le col Clapis

Pour ceux qui seraient amenés à parcourir cet itinéraire, deux points intéressants

  • il y a deux zones avec des emplacements vraiment plats (bien plus que celui que j’ai choisi), une vers  2640m, et une seconde juste avant d’attaquer la montée finale vers le col (je dirais entre 2700 et 2750)
  • L’abri qui existait sous le col (et qui est toujours indiqué sur les panneaux) semble avoir disparu…. Ou alors la fatigue de la montée m’a rendu aveugle.

La vue du col est magnifique (oui je sais je dis ça pour tous les cols  ;)).

Col Clapis

Vue du Col Clapis (1/2)

Vue du Col Clapis (2/2)

Pour entamer la descente, il faut partir vers la gauche, quasiment à niveau du col. Si comme moi vous commencez par descendre tout droit avant de réfléchir, il vous faudra crapahuter pour récupérer le chemin ;).

La descente vers le Rifugio Alpe Plane est agréable, le balisage pas trop difficile à suivre, mais on sent que l’itinéraire n’est pas très fréquenté : selon les endroits, le chemin est soit une vague trace un peu plus régulière (quand le sol est terreux), soit un endroit où les herbes sont légèrement couchées (quand le sol est herbeux). J’ai même droit à un passage très sympa où le chemin est à peine visible dans les herbes hautes.

Descente vers le refuge Alpe Plane (1/2)

Descente vers le refuge Alpe Plane (2/2)

Même s’il est tôt (à peine 10h du matin) quand j’arrive au refuge, je pensais y faire une petite pause pour remplir mes gourdes et prendre une part de gâteau. Mais le comité d’accueil en décidera autrement : trois chiens qui courent vers moi, aboient et montrent les crocs. Je reste à distance en me disant que quelqu’un va venir les calmer, mais après quelques minutes aucun humain à l’horizon. N’ayant pas envie de m’approcher plus du refuge pour vérifier s’il s’agit juste d’une manœuvre d’intimidation ou si les chiens sont vraiment agressifs, je passe mon chemin : pour les gourdes il y a plein de torrents sur mon chemin, et je ne manque pas de nourriture dans mon sac.

C’est donc sans m’arrêter que je prends la direction du second col de la journée, le col de la Mayt, qui me permettra de revenir en France.

Juste après le refuge Alpe Plane

La montée est d’un profil similaire à celle de la veille vers le col clapis : remontée d’un vallon par un chemin plus ou moins horizontal longeant le torrent, puis on s’écarte du torrent pour monter franchement. Mais il y a quand même une différence essentielle : le vallon est beaucoup plus sauvage que le Val Troncea, il y a des fleurs partout, les insectes et les papillons sont omniprésents, et le chemin est un chemin, pas une piste poussiéreuse de cinq mètres de large. Bref, ce vallon est idyllique et sa remontée très agréable.

Un charmant vallon

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et il va falloir commencer à grimper. Après avoir monté quelques mètres, je sens que la fatigue est là. Il est 11h, et le petit déjeuner de 6h est loin, je m’offre donc une pause pique-nique, non sans avoir vidé intégralement mon sac et mis mes affaires mouillées (et en particulier ma tente) à sécher. Une fois le repas achevé et le sac refait, c’est reparti pour l’ascension.

Col de la Mayt

Malgré le regain d’énergie apporté par les calories ingurgitées, l’arrivée au col ne se fera pas sans douleur. Je m’offrirai d’ailleurs une pause de plus d’une demi-heure au sommet pour recharger mes batteries et admirer les paysages du Queyras qui s’offrent à ma vue. Il est 13h seulement, il ne me reste plus que de la descente jusqu’à mon lieu de bivouac, pas la peine de se presser.

Vue sur le Queyras depuis le col de la Mayt (1/2)

Vue sur le Queyras depuis le col de la Mayt (2/2)

La descente en question est très agréable et ludique : 800 mètres de dénivelé dans des alpages fleuris. Le chemin est très peu marqué mais ce n’est absolument pas un problème puisque le balisage est fait de piquets dont le sommet est peint en jaune … impossible de se perdre.

Descente vers la chapelle de la Montette

Après un peu plus d’une heure j’arrive à la chapelle de la Montette. J’avais un doute sur la possibilité d’y bivouaquer, cela avait l’air bien raide sur les cartes, mais aucun souci, il y a une large zone plate juste devant la chapelle, sous la grande croix.

Devant la chapelle de la Montette

Arrivé à 14h30, une personne est assise devant la chapelle en train de lire. Je ne veux pas la déranger et m’installe donc à distance pour boire un peu et faire une petite sieste. Elle part peu de temps après, non sans m’avoir offert deux abricots, un trésor vu le peu de fruits que j’ai mangés depuis une semaine. Peu après un couple de randonneurs arrive et s’installe, ils ont aussi prévu de bivouaquer là mais pas de soucis, les endroits plats sont nombreux. Je profite de leur présence pour leur confier mon sac pendant que je me rends au torrent tout proche pour récupérer de l’eau, faire ma lessive et un peu de toilette. Une cascade juste au bord du chemin, et un endroit plat au pied de la cascade, idéal pour une bonne douche !

Une fois lavé et changé, je retourne à la chapelle pour monter la tente et me préparer pour une agréable soirée à admirer la vallée, et à rêver au parcours de demain.

Bivouac installé !

Je vais désormais quitter désormais l’itinéraire Transalpes pour bifurquer sur le GR58, qui me permettra de rejoindre Arvieux où j’ai rendez-vous dimanche avec ma femme et des amis. Demain, pour mon avant dernier jour de rando, j’ai deux choix : soit une étape très costaud pour atteindre un bivouac de rêve sous le col de Peas, soit une étape plus raisonnable avec arrêt au refuge des Fonts de Cervières, la distance supplémentaire étant reportée au dernier jour. Pour l’instant j’envisage plutôt la seconde option, mais on verra bien ;). Dans tous les cas, l’étape à venir promet d’être belle, avec en particulier l’ascension du pic Malrif à plus de 2900m.