Mardi 16 juillet
Comme prévu nous nous réveillons tôt et quittons le Perthus aux aurores. Il est 6h15, le jour est à peine levé, le temps est couvert, et une petite brise nous permet de marcher dans une température idéale.
Après un passage à proximité du fort de Bellegarde et du joli petit cimetière de Panissars
nous nous engageons sur le chemin qui longe la frontière côté français, avec une brève incursion côté espagnol.
Le parcours est une alternance de bon chemin dans une jolie forêt de chêne liège et de pistes forestières très roulantes, nous progressons vite et avalons les 14 km qui séparent le Perthus de Las Illas en à peine plus de 3 heures
À Las Illas nous faisons une petite pause sur la sympathique aire de bivouac du village (seuls quelques moustiques nous gâchent un peu la fête), puis nous remplissons nos gourdes au gîte d’étape.
A la sortie du village, nous rencontrons nos premiers patous, à côté desquels nous passons en toute sécurité : ils sont dans un enclos, en attendant j’imagine de partir en montagne avec leur troupeau.
Le chemin monte ensuite tranquillement dans la forêt.
Après avoir passé la frontière au col de Lli au milieu de quelques ronces et hautes fougères, la forêt se dégage un peu et nous profitons de plusieurs belles vues sur les plaines côté espagnol.
Le sentier quitte ensuite de la piste principale pour rejoindre l’ermitage des Salines où nous faisons une pause déjeuner bien méritée
Le jambon et le fromage achetés au Perthus se révèlent totalement raccord avec l’impression que nous a laissé ce village : ils sont presque immangeables !
Après le repas et une petite sieste nous attaquons la dernière montée de la journée, 500 m de dénivelé à grimper en 2 km … c’est raide mais magnifique (nous ne nous lassons toujours pas des forêts de hêtres).
Un fois le raidillon terminé, nous sortons de la forêt et recommençons à longer la frontière. Nous passons à proximité d’une antenne relais et d’un panneau étrange qui nous fait bien rigoler (on va dire, pour nous excuser, que c’est la fatigue qui commence à se faire sentir 😊).
L’environnement se fait ensuite plus rocheux et nous atteignons notre point culminant de la journée, à 1450m. Notre topo et la carte IGN indique « Roc de Frausa » (Roc de France), mais les cartes Open Street Map de notre application GPS nomment ce sommet « Roc del Comptador », le « Roc de Frausa » étant indiqué un peu plus à l’Ouest, à 1421m seulement. Quoi qu’il en soit, peu importe le nom du sommet, nous profitons d’une magnifique vue à 180 degrés, une des dernières occasions pour nous de voir la Méditerranée.
En redescendant du sommet, nous croisons de nouveau Corentin, que nous avions brièvement aperçu la veille au Perthus, et qui se dirige également vers Amélie. Nous décidons de faire la descente ensemble. Quelques minutes plus tard, nous passerons des marques de peintures sur la roche indiquant « Roc de Frausa, 1417m ». Il semblerait donc que la carte IGN et le topo sont incorrects, et que notre point culminant du jour était bien de Roc del Comptador.
Il ne nous reste maintenant plus qu’à regagner la forêt en contrebas pour entamer les 1350 mètres de descente vers Amélie les Bains, qui se situe à seulement 200 mètres d’altitude. Avec déjà 23 km de marche et 1500 mètres de dénivelé positif dans les pattes, la descente, bien que techniquement pas très difficile et majoritairement à l’ombre, sera longue … voire interminable !
Nous arrivons à destination vers 17h30 complètement rincés, et les pieds agrémentés de quelques ampoules. Malgré les chemin assez roulants, il n’était peut être pas tout à fait raisonnable de faire 34 km, 1500 m de D+ et 1600 m de D- en une seule journée 😊.
C’est le moment de dire au revoir à Corentin, qui va aller dormir au camping situé un peu à l’extérieur de la ville.
De notre côté, nous allons faire quelques provisions, car nous n’aurons pas d’autre opportunité de ravitaillement avant Bolquère, dans quatre jours. Le supermarché Vival d’Amélie est tout petit mais suffisant pour faire le plein de produits secs (semoule, gâteaux, barres et fruits à coques). Nous trouvons également une boucherie / charcuterie où nous achetons une bonne quantité de jambon, saucisson et fromage à la coupe dont l’odeur nous enivre dès la sortie du magasin… ça va nous changer de la nourriture achetée au Perthus !
Une fois le ravitaillement terminé, nous nous installons pour la nuit à l’Hôtel des Bains et des Gorges, que nous a conseillé un randonneur croisé sur le forum du site « Randonner léger » (merci à lui !), et terminons la journée par un dîner pantagruélique à la terrasse du restaurant L’Autèntic : patatas bravas, burger et dessert, c’est simple mais roboratif et délicieux !