Jeudi 8 août
Ce matin, nous quittons sans regret le col d’Urdiceto pour rejoindre la route A138 qui relie Bielsa et Parzan à la France par le tunnel de Bielsa. Ce tronçon est sans intérêt, nous suivons la piste 4×4 sur un peu plus de 9 kilomètres et 1100 mètres de dénivelé négatif. Bizarrement, je n’ai pris aucune photo . Bon, c’est moche mais l’avantage c’est que ça déroule : nous mettons 1h45 seulement pour arriver à la route.
La suite du sentier se situe 3,5 kilomètres plus haut sur la route, mais nous sommes confiants: la route est très passante, nous sommes à côté d’un endroit où il est facile de se garer, cela ne devrait pas être trop compliqué de se faire prendre en stop. Après une demi-heure, malgré la circulation, nous déchantons et décidons de nous mettre à marcher le long de la route. Nous marcherons 2 kilomètres avant de trouver un petit parking sur lequel un trailer voulant aller courir dans la vallée de Barossa (celle-là même que nous allons emprunter) accepte de nous dépanner sur les 1,5 kilomètres restants … c’est toujours ça d’économisé !
Arrivés au parking de départ de la vallée de Barrosa, nous prenons une piste forestière qui se transforme ensuite en large chemin. Nous en profitons bien, toujours pas lassés de cette impression de liberté ressentie sur les chemins « roulants ». D’autant que la forêt nous apporte une ombre bienvenue, et qu’une fois au soleil et sortis du couvert des arbres nous découvrons les falaises majestueuses du cirque de Barrosa (ou Barroudes en français), qui est l’envers du cirque de Troumouse côté Espagnol. Nous avons donc une vue sur les faces sud du Pic de Troumouse et du Pic de la Munia … le vue est grandiose !
A 800 mètres sous le port de Barroude (col situé à 2534m, point culminant de notre journée), la cabane de Barrosa nous offre une ombre bienvenue pour notre pause pique-nique car le soleil tape fort ! La cabane est superbe, en excellent état, et offre tables et couchage pour 12 personnes.
Après la pause déjeuner nous repartons à l’assaut du port de Barroude (Puerto de Barrosa dit le panneau sur la cabane) 800 mètres plus haut. Cette ascension se fera dans des conditions idéales :
- Pendant le déjeuner des nuages sont apparus et un petit vent frais s’est levé.
- Le sentier n’est jamais raide, il fait de grands lacets, permettant de se régler sur un rythme de montée régulier, sans effort brusque ou intense.
Résultat : 1h45 pour gravir 800 mètres, nous n’avions jamais fait aussi vite . Pendant la montée nous admirons les falaises multicolores sous les pics de Troumouse et de la Munia, chaque couleur correspondant à un type de roche différent.
Le port de Barroude est aussi très particulier par rapport aux autres cols franchis jusqu’à présent : ses pentes sont douces, d’un côté comme de l’autre et il s’étend sur plus d’une centaine de mètres de largeur.
Depuis le col nous découvrons les lacs de Barroude au Nord, deux lacs splendides dominés par d’immenses falaises, qui sont le pendant de la partie Est du cirque de Troumouse (Pic de la Gela, Pic Heid, Pointe Aires, culminant tous à plus de 3000m).
Sur le site de tenait un refuge gardé, mais il a été détruit par un incendie en 2014 et n’a pas été reconstruit depuis. Le seul abri en dur étant un simple cube de béton avec une bâche au sol, qui nous semble bien glauque compte tenu du caractère enchanteur des lieux, nous décidons de planter la tente. De toute façon la météo est au beau fixe, et en cas d’urgence nous pourrons toujours nous replier vers l’abri. Arrivés sur place à 14h30, l’après-midi sera consacrée à nos routines habituelles (baignade dans le lac, nettoyage des vêtement et des randonneurs) … et bien sûr au farniente .
Au final une première partie de journée sans intérêt, mais une seconde partie qui rattrape largement la première, le cirque de Barrosa et les lacs de Barroude étant parmi les plus beaux lieux de notre HRP. Demain la journée promet également d’être chargée en beaux paysages puisque nous découvrirons les cirques de Troumouse et d’Estaubé.
PS : la journée d’aujourd’hui a été également l’occasion d’envisager les modalités de la fin de notre randonnée. Pour moi cela sera aux lacs d’ayous, probablement autour du 15 août (afin d’avoir au moins 2 ou 3 jours entre mon retour à la maison et la reprise du boulot). Quant à Samuel, qui a très envie de boucler la traversée, il a commencé des calculs d’apothicaire pour voir en combien de temps il pourrait finir, quitte à terminer le Pays Basque en faisant de très grosses journées, afin de ne pas empiéter trop sur ses vacances famille qui sont censé commencer le 17 août.