Vendredi 26 juillet
Au réveil le ciel est bleu, seule l’humidité ambiante garde une trace de l’orage de la veille.
La météo prévoyant de nouveau des orages en fin d’après-midi, nous avions mis le réveil à 6h30, mais cela n’est pas nécessaire, nous sommes debout vers 6h15. Nous disons au revoir à Christophe et quittons la cabanes vers 7h15. Après presque deux semaines, nous n’avons toujours pas réussi à descendre en dessous d’une heure de temps de préparation entre le réveil et le départ 😉.
L’étape du jour étant vraiment très courte nous avons décidé, en bonus, de gravir le Pic de Serrère (2913m) depuis la collada del Meners, ascension qui marquera notre premier passage au-dessus de la barre des 2900 m. Mais pour atteindre le col, il faut commencer par monter dans une pente assez raide, puis traverser un joli vallon et monter de nouveau.
Il nous faudra presque deux heures pour atteindre le col à 2724m et vu l’effort fourni nous sommes contents de l’avoir fait « à la fraîche ».
Le col offre une très belle vue sur la vallée de Sorteny que nous allons rejoindre plus tard.
Mais pour instant l’air est frais, et après avoir mangé un morceau nous décidons d’attaquer sans tarder l’ascension du Pic qui se trouve encore 200 mètres au-dessus de nous. Pour cela il faut redescendre un peu sous le col pour prendre le chemin qui rejoint la crête en évitant un éperon rocheux. Comme souvent passé une certaine altitude, les 35 minutes d’ascension se font dans la caillasse, mais ici le chemin est bien marqué et sans difficulté. Nous faisons quelques pauses pour admirer les vautours qui planent en dessous de nous, l’instant est magique…
Arrivés en haut, nous ne regrettons pas notre effort, la vue est splendide et s’étend sur 360 degrés.
À l’Est seuls quelques sommets dépassent d’une mer de nuages
Au Nord et à l’ouest les sommets s’étendent à perte de vue, nous sommes un peu frustrés de ne pas pouvoir identifier leurs noms.
Une fois notre soif de paysages étanchée, nous nous apprêtons à redescendre vers la vallée. Notre carte numérique faisant apparaître un chemin qui descend du pic et rejoins plus bas le chemin en provenance du col, nous faisons le choix de suivre ce chemin plutôt que de revenir sur nos pas. Mais nous réaliserons assez vite que ce chemin n’existe pas ! Nous en sommes donc réduits à dévaler presque 600 mètres de dénivelé hors sentier, d’abord dans de la caillasse un peu croulante, puis dans de l’herbe bien raide.
Ce n’est pas si difficile que ça, mais nous sommes quand même bien contents quand nous retrouvons le chemin. Le plus dur étant fait, nous n’avons plus qu’à suivre le joli vallon de Sorteny et ses innombrables fleurs (orchidées, anémones, iris, et plein d’autres que nous n’avons pas identifiées). C’est vraiment magnifique, pas étonnant que ce vallon ait été classé parc national !
Au fond du vallon nous arrivons au refuge de Sorteny, où nous agrémentons notre pique-nique d’un verre de soda et d’une part de cheese cake local (pastís de formatge en VO). Miam ! Pendant notre pause, nous faisons la rencontre d’une randonneuse qui parcours l’Hexatrek, randonnée au long cours reliant l’Alsace à Hendaye. Partie de Wissenburg le 20 mai,elle est arrivée ici en 65 jours de marche … un rythme impressionnant ! Peu avant de repartir, nous voyons arriver Christophe, qui semble à la peine et prévois de manger une bonne omelette sur place. Nous le saluons et lui souhaitons bonne chance pour la suite de son périple (il prévoit de rattraper le GR11 et de le suivre jusqu’à Benasque).
Après le refuge il nous reste encore un peu de marche, d’abord sur une piste (bof …) puis sur du bitume (rebof….), et enfin sur un petit chemin bordant un torrent, qui nous amène à la Cabana de la Pleta del Castellar où nous avons décidé de passer la nuit. Pour le côté sauvage on repassera, elle est très proche d’une route passante, et plusieurs camping-cars sont stationnés aux environs, mais elle a un côté mignon avec son toit végétalisé, on dirait un trou de hobbit.
L’intérieur est moins classe que celui de la cabane d’hier soir, mais il est propre et un grand bas flanc bétonné nous permettra de dormir confortablement.
Et surtout, elle nous permettra de nous protéger des éléments si les orages annoncés se confirment. À peine ce compte rendu fini de rédiger (il est 16 heures), la pluie arrive avec de l’avance sur les prévisions. La cabane était définitivement le bon choix, et nous pouvons tranquillement regarder la pluie tomber depuis notre abri !