Mercredi 31 juillet
Ce matin, après la nuit bien pourrie que nous venons de passer, notre misanthropie est au maximum : finies les cabanes, les prochaines nuits seront sous la tente !
Heureusement, la vue magnifique sur l’Estany Llavera au lever du soleil nous apaise un peu.
Nous partons vers 7h30, et commençons par la montée vers le col de Calberante, dans un très joli environnement mêlant herbe et rochers de couleur ocre. Le chemin passe successivement par les quatre étangs de la Gallina, qui se dévoilent l’un après l’autre.
On peut voir les trois premiers en enfilade, avec le refuge au loin, juste avant d’accéder au quatrième.
Depuis le col nous redescendons un peu jusqu’à l’Estany de la Tartera, d’où nous nous dirigeons vers le col de Cornella.
Une bavante de 100 mètres de dénivelé dans un couloir ultra raide. Moralité : se méfier des étapes avec peu de dénivelé positif, cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas fatigantes ! D’autant que la première moitié des 1300 mètres de descente vers Alos d’Isil se fait dans un chaos de blocs passablement casse pattes.
Arrivés dans une zone un peu plus hospitalière, nous faisons une pause déjeuner à l’ombre en bord de torrent, et terminons la descente.
Comme pour l’arrivée sur Mounicou, chaque mètre descendu apporte son surplus de chaleur, et les derniers 2,5 km sur la route finissent de nous achever.
Arrivés à 13h30 à Alos d’Isil, nous faisons une longue pause au refuge pour nous reposer et nous rafraîchir. Nous avions espéré faire une courte journée et enchaîner le lendemain avec une grosse étape jusqu’au port de la Bonaigua, mais après la nuit précédente nous n’avons aucune envie de dormir en refuge. Le bivouac autour d’Alos d’Isil semblant difficilement envisageable, nous nous résignons donc à repartir vers 16h à destination des hauteurs. Il fait toujours chaud mais le vent s’est levé, apportant une fraîcheur bienvenue.
Notre objectif : l’Estanyola del Clit de Moredo, 1000 mètres au-dessus d’Alos. Malgré la chaleur, la première moitié de la montée se passe idéalement : le sentier est de pente régulière, et monte tranquillement, très souvent à l’ombre …. À tel point que nous terminons les 450 premiers mètres de dénivelé en une heure.
Pour la seconde moitié nous ne serons pas aussi efficaces : le sentier est moins bien marqué, et oblige parfois à jouer au sanglier dans la végétation… et surtout la fatigue du reste de la journée commence vraiment à se faire sentir. Les derniers 200 mètres de dénivelé seront difficiles, et nous arrivons au petit lac épuisés mais heureux : le paysage est charmant, et même si le lac n’est pas assez profond et frais pour s’y baigner, la rivière qui l’alimente nous permet de faire le plein en eau bien fraîche. Nous garderons la toilette et baignade pour le lendemain matin au lac d’Airoto, à moins d’une heure de notre lieu de bivouac.
En allant chercher notre eau, nous échangeons quelques mots avec Alison, une HRPiste de Minneapolis qui se dirige vers l’est et qui est en train de s’installer également.
Nous montons la tente et préparons notre dîner, avec la satisfaction de se dire que demain sera une journée courte pour rallier le port de la Bonaigua, et que nous pourrons prendre le temps de faire la grasse matinée et de nous baigner dans les lacs que nous croiserons !