Vendredi 9 août
Nous quittons les lacs de Barroude puis obliquons vers le Nord Est, nous retrouvant plusieurs fois avec le soleil dans les yeux. C’est la première fois que cela nous arrive mais c’est probablement le quotidien des HRPistes faisant le chemin dans le sens Ouest -> Est. Ce n’est pas très agréable, et nous ne sommes pas mécontents de faire la traversée dans l’autre sens.
Mais le soleil éblouissant ne nous empêche pas de repérer une harde de plusieurs dizaines d’isards, certains dans la combe que nous nous apprêtons à franchir, d’autres sur les crêtes qui nous font face. Nous passons un long moment à les observer, c’est un beau cadeau pour commencer la journée….
Pour quitter la vallée de la Gela où nous nous trouvons, nous devons passer la Hourquette de Chermentas (hourquette, encore un nouveau mot à ajouter à la déjà longue liste des façons de désigner un col …).
À partir de là, notre topo propose une variante « trapue » (je le cite) pour entrer dans le cirque de Troumouse par le Pic de la Gela, le Col de la Gela et le Col de la Sède. Au vu de la description nous préférons ne pas nous y engager, mais prendre l’itinéraire en direction de la chapelle de Héas : nous commençons par monter à la Hourquette de Héas, une toute petite brèche accessible après une bavante courte mais intense.
Puis nous descendons jusqu’à la cabane des Aguilous, entourée de vache et ornée d’un peu engageant « propriété privée, accès réservé aux éleveurs »… derrière une porte grande ouverte .
Nous atteignons enfin la cabane de l’Aguila (que nous n’avons pas visitée) près de laquelle nous avons pu remplir nos gourde à une source affublée d’une légende sympathique.
Plutôt que de continuer à descendre vers la chapelle de Héas, nous prenons un chemin qui monte au Sud et qui nous amènera jusqu’au fond du cirque de Troumouse, qui nous offre ses murailles magnifiques (l’envers de celles observées la veille) à contempler. Il fait chaud et sec, d’ailleurs le lac des Aires et les autres lacs du cirque sont quasiment complètement vides.
Nous faisons une brève pause pique-nique pour reprendre des forces mais le soleil est vraiment trop fort, nous ne nous attardons pas et décidons d’aller prendre un dessert à l’auberge du Maillet située au pied du cirque. Au fur et à mesure que nous nous approchons du bord Ouest du cirque et du terminus du petit train qui amène les visiteurs jusqu’à 2100m, le nombre de personnes que nous croisons augmente de façon exponentielle. Jusqu’à culminer sur les dernières centaines de mètres, avec des gens partout : sur les sentiers, dans les torrents, et même sur des serviettes au bord des torrents entre les vaches .
Une ambiance Disneyland qui nous fait fuir au plus vite, d’autant que le soleil de plomb n’aide pas : nous ne ferons même pas le petit détour pour nous rendre au pied de la vierge de Troumouse et visiter la cabane du même nom.
Une fois au terminus du petit train, il nous faudra encore une trentaine de minutes pour descendre jusqu’au parking et à l’auberge du Maillet, où nous ferons une heure de pause, et reconstituerons nos réserves d’énergie à coup de tarte à la myrtille, de verres de Coca et de boules de glace.
Après cette pause bien appréciée, il nous reste encore deux ultimes heures de marche pour rejoindre le cirque d’Estaubé où nous avons prévu de bivouaquer. Le chemin monte très tranquillement à flanc de montagne, et comme hier après-midi la chaleur est atténuée par un vent bienvenu.
Nous arrivons ensuite au-dessus du lac des Gloriettes, où nous pouvons capter le réseau mobile pour la première fois en 5 jours. Nous en profitons pour appeler nos familles et donner quelques nouvelles aux amis. L’extrémité Sud du lac est la porte d’entrée vers le cirque d’Estaubé, où nous pénétrons au travers d’un joli canyon longeant un torrent.
Arrivés au bout du canyon, il nous reste encore une quinzaine de minutes pour atteindre la cabane d’Estaubé. Nous constatons qu’elle est libre, ce qui est une excellente nouvelle : vu le nombre de vaches et moutons aux alentours nous n’aurions pas aimé dormir en tente.
A la cabane, nous croiserons un père accompagnée de ses deux enfants, en randonnée pour le week end. Il doit rejoindre son épouse le lendemain matin de l’autre côté du cirque, et vient de se rendre compte que l’itinéraire qu’il avait envisagé n’est pas praticable. Comme il va devoir faire un long détour et arriver très en retard au rendez vous, nous lui prêtons notre balise satellite pour qu’ils puisse envoyer un message à son épouse, qui du coup ne s’inquiétera pas de ne pas le voir arriver.
Une fois notre routine habituelle (lessive, toilette, repas) expédiée, nous profitons de la vue splendide et des dernières lumières du jour sur le cirque.