Samedi 10 août
Même si les vaches ont eu la bonne idée de ne pas rester autour de la cabane pour nous jouer des cloches toute la nuit, nous n’avons pas très bien dormi. Nous nous levons à 6h et sommes prêts à partir à 7h. Malgré l’odeur de bouse trop présente, le cirque d’Estaubé est vraiment magnifique sous les lumières du matin.
Le premier objectif est d’atteindre la hourquette d’Alans pour basculer côté Gavarnie. 700 mètres de montée très agréable et progressive, le chemin fait de grands lacets, ça change agréablement des bavantes «droit dans la pente».
Une fois le col franchi, nous entamons la longue descente (1100 mètres) vers Gavarnie, en admirant les sommets emblématiques du cirque qui se dévoilent peu à peu : le Taillon, la brèche de Roland, le casque et la tour du Marboré, les Astazous, ….
Arrivés au refuge des Espuguettes nous avons déjà croisé pas mal de monde, mais le nombre de personnes ne fera que croître à mesure que nous approchons du village. Dans le dernier tronçon, une fois rejoint le chemin d’accès au cirque qui longe le torrent, la foule est telle que nous arrêtons de dire bonjour aux personnes croisées…. Trop de monde !
Mais la foule a une contrepartie positive, nous allons pouvoir nous ravitailler et planifier les jours à venir. Un premier passage à l’office du tourisme nous renseigne sur la météo des prochains jours : cet après-midi et demain, risques d’orages en fin de journée. Par contre lundi, mardi et mercredi, qui seront mes trois derniers jours sur la HRP, temps instable, avec une nuit de mardi à mercredi qui s’annonce bien pourrie.
Nous tentons un coup de fil aux refuges Wallon et Pombie mais ils sont malheureusement complets… pas grave, on jonglera entre les cabanes et la tente en espérant passer entre les gouttes. Seconde étape, le Vival de Gavarnie. Il est minuscule mais rien ne manque pour le randonneur, et qui plus est les propriétaires sont adorables.
Dernière étape et pas la moins importante, le resto ! Nous nous dirigeons vers le restaurant Claire Montagne, et avons la surprise de nous faire interpeller en pleine rue : c’est Corentin, que nous avions laissé le 4è jour au-dessus d’Amélie les Bains . Corentin a suivi un chemin totalement différent du nôtre, a été malade plusieurs jours, a fait des parties du trajet en bus …. Quelle coïncidence incroyable de se retrouver ici ! Nous passons un bon moment à discuter, avant de le laisser et de rejoindre le restaurant.
Le repas sera copieux : salade (suffisante comme plat d’après le serveur …. mais certainement pas pour des randonneurs avec plus de 3 semaines de marche dans les pattes ), puis omelette, puis coupe de glace …. Miam ! Le plus dur après un bon repas comme ça est de repartir, mais des orages sont annoncés pour l’après midi et il ne faut donc pas trop tarder.
À la sortie de Gavarnie, le chemin monte d’un coup 400 mètres de dénivelé bien raides. Il est 13h30, les sacs sont alourdis par le ravitaillement, la chaleur orageuse est étouffante, pas un brin d’air, c’est très éprouvant. Heureusement après les 400 mètres en question, les 10 derniers kilomètres de marche seront sur un chemin à flanc quasiment plat, avec des vues magnifiques sur le Vignemale qui approche. Entre temps des nuages noirs se sont amoncelés, donnant à cette montagne majestueuse un air dramatique.
Nous poserons nos sacs à la cabane de Lourdes où nous rencontrons une troupe sympathique de randonneurs (quelques HRPistes, et des randonneurs sur divers autres itinéraires). Nous pourrons observer un couple de marmottons jouer à quelques mètres de nous, pendant que les roulement de tonnerre meublent le silence, sans que la pluie ne se décide à tomber … enfin pas avant qu’on se décide à dîner : c’est à ce moment qu’elle a commencé (heureusement pas pour longtemps) !
Au final, avec l’arrivée de nouveaux randonneurs en fin d’après-midi, nous nous serions retrouvés à 5 dans une cabane de 4 places, un peu trop serré à notre goût. Nous irons finalement planter la tente plus loin pour regagner un peu d’intimité.