Jour 17 – Refuge de Certascan -> Refugi Enric Pujol

Mardi 30 juillet

Après une belle nuit en bivouac, nous disons au revoir au refuge et au lac de Certascan.

Refuge de Certascan

Lac de Certsacan

Nous commençons par un petit décrassage matinal avec la montée au col de Certascan, 350 mètres au-dessus du refuge. La montée est raide mais pas très longue. La fatigue de la journée précédente ne s’étant pas totalement dissipée, nous décidons de ne pas prendre l’heure supplémentaire nécessaire à l’ascension du Pic de Certascan, et descendons de l’autre côté du col.

Vue du col de Certsacan

Le temps couvert nous offre de belles lumières, en particulier sur le joli Estany Blau que nous atteignons bientôt.

Vers l’Estany Blau

Estany Blau

Estanyol de Guerossos, juste sous l’Estany Blau

Le chemin continue de descendre tranquillement jusqu’à Pleta Vela, où deux choix s’offrent à nous : descendre jusqu’au hameau de Noarre 300 mètres plus bas pour remonter ensuite, ou une variante plus sauvage mais qui ajoute une heure au trajet. Alléchés par La description du topo et les nombreux retours lus sur internet, nous optons pour la variante.  Après une brève montée elle nous amène à l’Estany de Flamissella où nous croisons une famille en train de plier son bivouac.

Estany de Flamisella

Nous remontons le long du lac pour contourner les barres rocheuses qui le surplombent et remontons ensuite pour prendre pied sur un plateau. Le chemin serpente ensuite en légère descente dans des alpages au milieu des pins, c’est vraiment très agréable, tant du point de vue de la marche que du paysage. Nous ne regrettons vraiment pas notre choix, d’autant plus que l’orientation ne pose aucun problème : les cairns sont très présents et en cas de doute un coup d’œil au GPS suffit.

Suivez les cairns !

Après quelques minutes un peu moins agréables dans les blocs et les rhododendrons, nous arrivons à la cabane Estany Xic qui jouxte l’étang du même nom. Beaucoup de monde, cette cabane étant sur un GR que nous nous contenterons de traverser pour continuer notre itinéraire.

Après une pause déjeuner à l’ombre d’un grand pin, nous poursuivons notre chemin pour 400 mètres de montée supplémentaire en direction du col de la Riberta. Après 250 mètres d’ascension sous le soleil, nous prenons pied sur la rive du magnifique Estany de Mariola, où nous ne résistons pas à l’envie d’une baignade rafraîchissante.

Estany de Mariola

Elle est bonne !

Berge de l’Estany de Mariola (et col de la Riberta au second plan)

Ravigotés par cette pause, nous terminons la montée jusqu’au col de la Riberta.

Estany de la Riberta (sous le col du même nom)

Après le col, nous pensions entrer dans une zone totalement hors sentier car aucun chemin n’apparaît plus sur nos cartes. Nous avons la surprise de constater que des cairns sont malgré tout présents. Ils vont nous aider à progresser, même si cette partie reste quand même un peu paumatoire malgré tout. Nous descendons en suivant la gauche d’un vallon en direction de la cabane de Lo Fangassal, où nous rejoindrons l’itinéraire « normal ».

Vers la cabane de Lo Fangassal (1/2)

Vers la cabane de Lo Fangassal (2/2)

En chemin nous croisons un grand troupeau de vaches, veaux et taureaux. À plus de 100 mètres de distance, notre arrivée est accueillie par un concert de meuglements pas très rassurants. Nous prenons donc soin de faire un bon détour pour passer au large du troupeau.

Les dernières dizaines de mètres de descente vers la cabane sont difficiles, la fatigue commence à rendre nos pas moins assurés, et nous serons soulagés d’y arriver. En conclusion : la variante est validée ! Malgré l’heure de marche et les 400 mètres de D+ et D- supplémentaires, elle vaut largement le coup !

Nous faisons une pause à la cabane mais décidons de ne pas y dormir. Bien que propre elle est clairement un cran en dessous en termes de confort par rapport à ce que nous savons du refuge Enric Pujol situé à un peu plus d’une heure de marche. Et surtout ,contrairement à ce dernier, elle n’est pas située à côté d’un lac (eh oui à force de se baigner et de laver tous les soirs nos vêtements dans les lacs, nous avons pris des goûts de luxe !)

Malgré la fatigue nous repartons donc en direction de ce refuge non gardé. Il nous faudra encore 400 mètres de dénivelé pour l’atteindre, sous la menace de nuages noirs qui s’amoncèlent au-dessus de nos têtes, et au prix d’un raidillon final bien éprouvant.

Clot de l’Escala

Estany de Llavera

Au final la météo sera avec nous, nous ne nous ferons pas mouiller, le temps s’éclaircissant même (très légèrement) après notre arrivée.

Refugi Enric Pujol (1/2)

Refugi Enric Pujol (2/2)

Devant ce refuge métallique perché sur son éperon rocheux au-dessus de l’Estany Inferior de la Gallina, nous croisons une famille slovène (un couple avec deux filles , probablement autour de 9 et 13 ans) en cours de HRP vers l’Est. Ils hésitent à repartir au vu de la météo changeante. Nous discutons un peu avec eux, et exprimons notre admiration pour les deux jeunes filles (réponse : « bon, elles se plaignent quand même beaucoup :mrgreen: »). Ils finiront par repartir au bout d’une heure environ.

Passerons également sans s’arrêter :

  • un HRPiste parti de Hendaye avec des five fingers (chaussures minimalistes « à doigts »). Les five fingers en question étant au bout de leur vie, il se dirige vers le Pas de la Case en Andorre pour trouver de nouvelles chaussures à son pied,
  • Un couple rencontré la veille au refuge de Certascan, parti pour une randonnée d’une semaine le long de la HRP, qui ira finalement chercher un emplacement de bivouac un peu plus haut.

Après être allés laver nos vêtements et piquer une tête dans le lac, nous nous préparons donc à nous retrouver seuls dans notre palace à 2300m d’altitude, et à passer une nuit réparatrice. Malheureusement le sort en décidera autrement. Vers 19h30 un couple d’espagnols nous rejoint. Ils sont très sympas et discrets, et ont pour projet de se coucher tôt et de se lever aux aurores le lendemain pour gravir les Monts Rouch. Cela nous convient tout à fait.

Estany de Llavera à l’heure bleue

Mais ce n’est malheureusement pas la fin de l’histoire. A 22h30 (sic !), deux espagnols arrivent au refuge. Il faut reconnaître qu’ils ont fait preuve du maximum de discrétion possible : ils ont mangé à l’extérieur et sont venu se coucher sans bruit. Mais le problème c’est que les deux chiens qui les accompagnaient n’ont pas eu cette délicatesse, et que la nuit a été rythmée par les aboiements :evil::evil: