Jour 21 – Refugi de la Restanca -> Hospital de Vielha

Samedi 3 août

Nous prenons le petit déjeuner au refuge de la Restanca, il est insipide et sans intérêt : pain de mie, beurre et confiture industriels (sous emballage individuel, plus de plastique que de contenu… le comble pour un refuge !), fromage et jambon industriels sans goût. Bref une déception totale ! Objectif de la courte étape d’aujourd’hui : rejoindre l’Hospital de Vielha, puis Vielha pour un ravitaillement (c’est notre sixième jour depuis le départ de Mounicou, et nos provisions sont quasiment épuisées).

Nous disons au revoir à Séverin et Elise rencontrés la veille. En quittant le refuge, nous les laissons repartir vers l’Est et nous prenons la direction du Lac del Mar. Premier bonheur de la journée, nous pouvons observer un chevreuil pendant quelques minutes, à quelques dizaines de mètres à peine de notre point de départ. Le refuge est encore dans les nuages, mais il nous suffit de nous élever un peu pour passer au-dessus et bénéficier d’une jolie vue.

Le refuge émerge des nuages

Au niveau d’un replat, nous tombons sur un gros troupeau de moutons, qui évidemment est au milieu du chemin. Les animaux nous observent mais n’ont pas l’air plus inquiets que ça. Les moutons s’écartent à peine de quelques mètres sur notre passage, pas de mouvement de foule ou de panique, tout se passe bien. Nous passons très doucement, à la recherche de signes de la présence de patous, mais avec soulagement nous constatons qu’il n’y en a pas.

Troupeau de moutons

Vue arrière sur la mer de nuages

Une fois le troupeau de mouton contourné, le chemin continue sa montée jusqu’à l’extrémité Nord du Lac del Mar, un nouveau grand lac entouré de montagnes, on ne s’en lasse pas ! Nous remontons le lac sur toute sa longueur (1,5 km quand même …) jusqu’à son extrémité sud, au prix de nombreuses montées / descentes dans les rochers qui le bordent… la montre de Samuel nous indiquera près de 100 mètre de dénivelé cumulé pour ce parcours « plat » !

Lac del Mar (1/3)

Arrivés à l’extrémité sud, nous nous engageons dans l’ascension de la Collada del lac Del Mar, un col situé 250 mètres plus haut. Comme de nombreuses fois depuis le début de notre périple, nous avons repéré au loin le chemin de montée, tout en nous demandant comment diable il pouvait passer tant il paraissait raide. Réponse : les 150 premiers mètres ça passe plutôt bien, c’est moins raide que ça n’en avait l’air de loin (c’est toujours le cas ). Quant à la partie qui avait l’air complètement verticale de loin, ça passe aussi mais c’est vraiment très raide, au point que s’aider des mains s’avère utile à plusieurs reprises.

Montée vers la collada del Lac del Mar (1/2)

Montée vers la collada del Lac del Mar (2/2)

Lac del Mar (2/3)

Lac del Mar (3/3)

Arrivés au col où nous savourons le plaisir d’avoir terminé notre dernière montée de la journée (à partir de là, que de la descente), nous sommes rejoints par Guillaume et Léa qui font la HRP dans le même sens que nous, après être partis de Banyuls le 16 juillet. Nous décidons de faire un bout de chemin ensemble. Du col, la descente nous offre de magnifiques vues sur le Lac Tort de Rius et les montagnes enneigées en arrière-plan (les haut cols ne sont plus loin !). Les dimensions de ce nouveau lac sont similaires au précédent (environ 1km de long) mais il est très différent : il n’est pas encaissé et entouré de montagnes, mais s’étale au milieu de prairies d’altitude parsemées de rocher.

Lac Tort de Rius

Rive du lac Tort de Rius, la neige approche !

Arrivés à l’extrémité du lac nous laissons Guillaume et Léa qui veulent contourner le dernier lac de la journée (lac de Rius) par la gauche, nous allons le contourner par la droite pour rejoindre le GR11. En longeant la rive nord du lac de Rius nous ne résistons pas à une pause pour mettre les pieds dans l’eau (et un peu plus que les pieds en ce qui concerne Samuel :D).

Embranchement avec le GR11 au Lac de Rius

Lac de Rius … j’y vais ou j’y vais pas ? Spoiler : il y est allé !

Nous poursuivons jusqu’au port de Rius où nous arrivons à midi, espérant y rencontrer Martine, avec qui nous avons rendez-vous. Martine est arrivée la veille au parking de l’Hospital de Vielha, y a dormi dans son van et nous avait dit qu’elle serait peut-être à ce col vers midi, et dans tous les cas au parking à 14h. Ne la trouvant pas au col, nous entamons la descente vers le parking. 600 mètres de dénivelé, ça sera vite fait pensons-nous malgré le panneau indiquant une durée d’1h30. Au final nous mettrons les 1h30 indiquées, le chemin n’étant jamais roulant : parsemé de rochers et de dalles potentiellement glissantes, il nécessite une attention permanente à là où l’on met les pieds.

Arrivés enfin au parking à 13h30, nous retrouvons Guillaume et Léa, constatons que la voiture de Martine est bien là, mais pas Martine.

Hospital de Vielha

Guillaume et Léa finissent par trouver une voiture pour les emmener à Vielha. Quant à nous, nous attendons patiemment l’heure convenue. A 14h précises (quelle ponctualité !) Martine arrive par le sentier de descente du port de Rius. Il s’avère qu’elle y était arrivée vers 11h, et avait commencé la descente sans nous attendre, pensant que nous la rattraperions. Nous avons elle comme nous pendant un bref instant perdu le sentier, cela a probablement suffi pour que nous nous rations.

Un quart d’heure plus tard, nous arrivons à Vielha.

Bienvenue à Vielha !

14h15 c’est l’heure parfaite pour déjeuner en Espagne, nous nous trouvons un restaurant pour un repas roboratif. Ensuite, direction le supermarché où nous faisons les courses pour 6 jours de nourriture. Nous avons prévu 7 étapes pour rejoindre Gavarnie, moins un repas du soir, un petit déjeuner et un repas de midi que nous prévoyons de prendre en refuge.

Remontés au parking de l’Hospital de Vielha, nous procédons au déconditionnement de nos achats et les chargeons dans les sacs. La bonne nouvelle c’est que tout rentre, la mauvaise c’est qu’ils sont bien lourds, et que les 1500 mètres de dénivelé de demain matin risquent d’être rudes ! Nos sacs pleins, il ne nous reste plus qu’à remercier chaleureusement Martine et à prendre congé pour rejoindre le lieu de bivouac conseillé par Elise et Séverin. Il est à un peu plus d’un km du parking, sous un bosquet de hêtres, au bord d’un large torrent qui sera parfait pour la toilette et l’approvisionnement en eau.

Araignée au couchant

Bivouac en sous bois

Une fois notre dîner avalé, il ne nous reste plus qu’à nous coucher en rêvant aux haut cols à venir. Ce sont les points culminants de la HRP, ils nous ont fait rêvés pendant toute notre préparation, et nous y sommes : demain matin, à nous le col de Molieres !