Mardi 6 août
Aujourd’hui, troisième et dernière journée « haute montagne » avec passage par le Tusse de Montarqué, le col du pluviomètre et le col des Gourgs Blancs avant de redescendre vers des altitudes plus « raisonnables » et la cabane de Prat Cazeneuve.
Nous quittons le refuge du Portillon pour une petite heure de montée vers le Tusse de Montarqué. Malgré les cairns et la trace gps nous arrivons quand même à nous perdre sur la montée. Mais que serait une journée de HRP sans quelques dizaines de mètres de dénivelé en mode sanglier pour retrouver le chemin ? Peu avant l’arrivée au Tusse de Montarqué, un coup d’œil plongeant sur la droite dévoile le Lac Glacé en contrebas. Depuis le Tusse, la haute montagne de dévoile dans toute sa splendeur et son hostilité. Pour la première fois depuis le début de ces étapes glaciaires, je me sens presque oppressé par l’immensité qui m’entoure.
Le chemin redescend ensuite une petite centaine de mètres avant de remonter vers le col du pluviomètre, le bien nommé puisqu’à son sommet trône… un pluviomètre ! Quand nous y arrivons un groupe d’une quinzaine d’espagnols est déjà sur place. Ce n’est pas l’idéal pour le calme et l’intimité, mais ça permet de se faire prendre en photo .
Après la pause photo, nous nous mettons en route vers le dernier col de la journée, les Gourgs Blancs. Pour l’atteindre il faut descendre le long d’un petit névé décoré d’un joli lac glaciaire, puis parcourir une moraine. Un dernier névé quasiment horizontal, une petite grimpette d’une cinquantaine de mètres et nous y sommes.
La vue est très jolie mais après les merveilles des jours précédents je suis un peu déçu : les névés qui habillent les pentes sont salis par le sable et la vue est moins époustouflante qu’à Molières ou Literole… elle est sûrement beaucoup plus belle plus tôt dans la saison.
Il est maintenant temps de redescendre vers des altitudes plus clémentes, mais cela veut dire commencer une longue descente au milieu des blocs et de la caillasse (la dernière avant un bon moment, du moins nous l’espérons). Quand nous atteignons le lac des Isclots 450 mètres plus bas, nous sommes ravis de retrouver un « vrai » sentier en terre, sur lequel nous pouvons avancer plus vite mais aussi sans martyriser nos articulations !
Mais la descente n’est pas terminée, il nous faut encore suivre le magnifique lac de Caillaouas par un sentier à flanc qui le surplombe, jusqu’à son barrage que nous traversons, et à l’extrémité duquel nous trouvons un peu d’ombre pour notre pause pique-nique.
Après la pause nous partons sur un sympathique sentier en balcon qui contourne une montagne en offrant une belle vue plongeante sur le refuge de la Soula et l’usine hydroélectrique attenante 500 mètres plus bas. Le chemin est parsemé d’installations hydroélectriques en fonction ainsi que de vestiges d’anciennes activités minières, du moins c’est ce que nous supposons au vu des nombreux rails encore présents.
Une fois passé sur le flanc sud/est de la montagne, le chemin s’élève légèrement. Le vent se lève, les nuages sont plus nombreux, nous pressons le pas mais heureusement nous ne sommes plus loin de la cabane de Prat Cazeneuve, qu’on aperçoit déjà de l’autre côté du vallon.
Nous y arrivons vers 14h. Nous n’avons marché qu’un peu plus de 6 heures aujourd’hui mais la fatigue des jours précédents est encore bien présente, et surtout la cabane est flambant neuve : c’est la plus belle que nous ayons vue depuis le début de notre périple ! Nous décidons donc de nous y installer pour la nuit, pour refaire nos forces en préparation du col d’Aigues Tortes que nous passerons demain matin et qui s’annonce gratiné.
En fin d’après-midi, nous seront rejoints par une HRPiste Suisse qui fait le chemin dans l’autre sens. Elle nous rassure sur le fait que la suite du parcours sera plus facile … et nous la préparons aux trois rudes mais magnifiques journées qui l’attendent .