Dimanche 28 juillet
Ce matin, nous nous levons vers 6h30, l’objectif étant de boucler nos sacs avant le petit déjeuner qui commence à 7h, et de pouvoir nous mettre en route rapidement ensuite. Nous sommes à pied d’œuvre un peu avant 7h30, pas trop fâchés de quitter le refuge et la foule.
Le topo annonce une étape courte (5h45) pour rejoindre Mounicou, mais précise qu’il s’agit d’une « étape de Montagne » à ne pas sous-estimer. Effectivement, ça commence fort ! Nous n’avons que 320 mètres de déniveler positif à avaler, mais dans des conditions rudes. On commence par une montée raide dans l’herbe vers une première crête, montée qui nous offre de belles vues sur l’étang Fourcat et le refuge.
Arrivés à la première crête, nous redescendons au travers d’un chaos de blocs jusqu’au pied d’une seconde montée encore plus raide que la première, qui nous permet de gravir les 50 derniers mètres de dénivelé positifs de la journée. Nous sommes bien contents de n’avoir plus que de la descente, même si cette dernière ne sera pas de tout repos.
Elle commence par un peu de désescalade dans une fissure rocheuse, heureusement aidés par des câbles judicieusement placés, jusqu’au premier étant du Picot.
La descente se poursuit ensuite vers plusieurs autres étangs, tous plus jolis les uns que les autres. La pente est redevenue raisonnable mais la progression n’est pas facile pour autant (encore pas mal de blocs rocheux).
Un fois l’ensemble des étangs dépassés, le terrain redevient enfin un peu plus sympathique, et il est possible de marcher sur un vrai chemin sans qu’il soit nécessaire d’avoir les yeux rivés sur ses pieds. Nous progressons alors un long moment à flanc, avant de plonger dans la pente pour descendre de façon beaucoup plus franche. Nous descendons rapidement 400 mètres de dénivelé dans les rhododendrons jusqu’à l’orri de Tugnalbu (1787m), cabane autour de laquelle paissent des chevaux, et qui dispose d’une fontaine où nous pouvons faire le plein.
Il est alors 11h du matin, le soleil cogne fort et nous sommes totalement à découvert. Heureusement, après avoir suivi une large piste pendant quelques centaines de mètres et rencontré quelques chevaux supplémentaires, nous rentrons dans la forêt que nous ne quitterons plus jusqu’à Mounicou, et qui nous offre une ombre bienvenue.
Il reste encore 700 mètres de dénivelé à descendre, d’abord dans une forêt de pin. Puis au fur et à mesure de la descente, la végétation se transforme, les pins font place aux feuillus, les fougères font leur apparition, et la température est de plus en plus chaude et étouffante. Nous arrivons en nage à Mounicou, avec une heure d’avance sur le timing du topo, sans avoir eu trop l’impression de forcer. C’est de bon augure pour cette dernière étape « cool », et avant l’étape du lendemain (Mounicou -> Certascan) et ses 1800 mètres de dénivelé positifs.
Nous nous installons au gîte, récupérons le colis que nous y avions expédié et sommes bientôt rejoint par Pauline, son frère et les enfants qui apportent le pique-nique, le repas du soir et du ravitaillement pour la semaine à venir. Nous passons un très agréable moment à déjeuner sur la terrasse.
Une fois toute la petite troupe repartie, nous faisons l’état des lieux des victuailles en notre possession : nous avons peut être vu un peu large, les sacs vont être lourds demain ! Bon, on se rassure en se disant qu’au moins on pourra manger sans trop regarder à la quantité.